J'suis tagué, ne le dites à personne... on croit que je suis parti à la guerre !

Mes amis, il ne faudra pas vous moquez. Et puis près tout, faites comme bon vous semble. Qui suis-je donc pour ordonner ? Surtout à toi, oh lecteur, toi qui n'a d'autre liberté que celle d'être libre. Libre de se moquer, libre de rire ou de pleurer, ou encore de taguer. Et c'est l'objet de la présente lettre que je vous envoie par l'affiliation numéro 32 de l'éther qui me lie à vous. Il y a dans ce cybermonde des incantations machiavéliques se lancer sur la toile qui ressemble à quelque magie noire. Mais revenons à l'objet du propos. Je n'ai rien vu venir. Dos au mur, je pensais être dans une bonne disposition pour pratiquer l'observation. Les mots m'ont touché en pleine tête, leur fraîcheur m'a désarçonné, fauché, j'ai vacillé. Une Lady, version d'un monde éolien aux sonorités amodales, me plonge dans l'étrangeté « Je t'ai tagué, j'espère que tu joueras le jeu! » Les mots, tels des impacts se sont gravés sur mon front en lettres vagabondes. Jouer le jeu de la vie, que puis-je faire d'autre. Sur mon île déserte, à l’ombre de ma palmeraie, je me croyais isolé du monde. La vent s'est levé, les figuiers se sont agités, et les autres végétaux ont suivi. Ils se sont courbés en signe d’allégeance. Que faire ? Répondre à cette invite et me dévoiler en une onzaine de questions. Ou bien lâche, comme à mon habitude, faire la sourde oreille. Mais le vent, la tempête, le souffle brûlant du Sirocco. Suffoquant, essoufflé, courbé par le poids des ans, j'abdique, que la couronne me tombe de la tête. Pour les lauriers, décidément je ne suis pas fait !

Une onzaine de révélations sur moi... quelle drôle de défit. Ne suis-je pas le plus mal placé pour vous révéler quoi que ce soit de ma personne qui vaille la peine d'être entendu. Je me hais à tel point qu'il n'est que fausseté dans chaque vérité sur moi-même. Et conséquemment, je tiens en si haute estime, que dans le miroir aux alouettes je me noie béatement. Aussi je fais appel à un autre que moi pour vous faire ces révélations, il s'agit de cet ami qui partage ma vie depuis si longtemps, qu'il a appris la patience. Je lui cède la parole :

Il est si petit qu'on le perd sur les chemins au nord de la ville.

Il a tellement peur qu'il court et court encore, à tel point qu'on ne le revit plus

Il a de ces allures revêches

Il m'énerve car il est énervant, c'est sa nature

Il voudrait partir pour le norois et l'orient, se perdre aux tropiques

Mais il est mort en province, comme tout le monde

Il piétine le gazon en sautant sur place pendant des heures

Il est donc fou, mais à un point qu'on n'imagine à peine

Pour les trois dernières, je les cite à la suite l'une de l'autre, il est, il fut et il n'est plus que le pendant d'un autre qu'il ne veut pas voir.

Maintenant la réponse à la onzaine de questions d'une lady... Cela nécessite d'être sincère, avec une lady que faire d'autre. Et puis la sincérité, c'est la vertu aux couleurs de la Loire. C'est un peu des senteurs du soir quand les fleurs espèrent la rosée. Ou encore ce pauvre hère qui court après l'orage en criant au fou car on a éteint la lumière. Bref voilà mes réponses … en toute sincérité...

1 : Quelle est ta plus grande peur ?

Courir tout nu après les lions, quand hurlent les loups

2 : Quel est ton plat fétiche / ton plat préféré ?

Celui que l'amour m'a fait oublier...

3 : Une citation ?

Quand cesse la pluie au moment des moissons et que la chaleur monte du sol, que les mouches pullulent autour de l’œil des chevaux, commencent les regrets...

4 : Quelque chose que tu as toujours avec toi ?

Une valise dans laquelle j'ai rangé ma cervelle pour avoir la paix.

5 : Le dernier film que tu as vu / dernier livre que tu as lu ?

« Sarah » pour le film, mais à la télé, au cinéma c'est « Camille redouble ». Pour le livre c'est « Le Procès ».

6 : Ton souhait le plus fou ?

Rêver d'une bouée sifflante au large d' Ouessant, ouvrir les yeux et voir en plus le phare de la Jument pâlir sous les embruns.

7 : Ton projet du moment ?

Écrire des récits qui feraient la joie des lecteurs

8 : Comment te définirais tu ? (caractère, style…)

Comme un indien, mais avec une plume dans le derrière

9 : Un endroit où tu rêves d’aller ?

Là où les sioux ont dit qu'ils seraient les seuls à aller.

10 : Ta journée idéale ? (imagine que ce soit la dernière)

Une Guiness, puis une autre encore, s'il reste encore un peu de temps une troisième, mais dans un port Irlandais

11 : Sucré ou salé ?

Sucré quand tu es là, mais salé dès que tu pars... toi qui fût si près de moi !

A mon tour de poser la onzaine de questions. De mon ïle, posté sur mon tas de sable, je les jette sur l'océan à l'ondulation magnétique. Ils paraît qu'en cet endroit, les courants électroniques dérivent d'une lente ostentation vers vous, autre moi-même, lecteur improbable, ami conjugué au gré d'un futur hypostasié :

Que fûtes vous à l'aube du monde ?

Le K vous fut-il, comme à moi, une interminable quête ?

Dans l'archipel des non-A avez-vous enfin trouvé Anatole, il me manque tellement ?

En quel désert êtes-vous ?

Parmi les innombrables grains de sables qui vous composent, y en a-t-il un pour moi ?

Quel vent vous porte quand il souffle dans votre boîte crânienne ?

Savez-vous enfin le nom de la route ?

Quand vient la brise du soir, que les lumières se tamisent, quelles senteurs inondent vous souvenirs ?

Au loin, tout au-dessus de l'horizon, quand partent les hirondelles à la fin de l'été, savez-vous ce qui s'y cache ?

Est-ce vous ?

Mais surtout est-ce bien moi ?

Voilà en espérant avoir joué le jeu …

de la visite interblog !

Comments

[kenzabebechou]

J'adore tu me fascine ! *-*

[Lady Eidolon]

Ce fut un grand plaisir de te lire ami internaute ^ ^ J'aime ton humour et j'avoue que tu m'as fait rire et sourire en ce jour sombre. Merci d'avoir un peu éclairé ma journée. Merci également d'avoir jouer le jeu, c'est un joli tag.

Milles baisers cinabrins et au plaisir de te lire à nouveau.