Mes amis me RE voilà RE hypostasié
Imbu de moi-même et pétri d'égotisme j'ai omis, triste sir que je suis, de dire à quel point j'étais heureux de partager cette coécriture avec Hime-Chane et quel plaisir c'est de travailler avec elle. Enfin je voudrais dire, même au risque de la répétition, car dire et redire c'est à chaque fois déplacer le temps, quelle agréable surprise, à chaque fois renouvelée, c'est de savoir qu'on peut, grâce à quelques mots être du côté de la joie. Ça c'est de la phrase qu'est bien longue et bien tordue !!! Après tout pourquoi ne pas tordre le discours pour en arracher la partie de soi qui y crève...
Deuxième épisode
Les ombres étaient scellés dans le mont Oneida, et leur perfidie accrochée dans les tresses indiennes. Elle attendait là d'être emportée vers des oreilles réceptives. Il fallait juste être patient. Eolistène, le vent des vents ne pouvait contenir sa colère plus longtemps. Il est imbu de lui-même, il suffisait d'attendre qu'on provoque sa colère. Eolistène pauvre de toi, ton amour pour Siéma, le souffle des collines, t'as rendu fou. Tu as jeté tes fils dans la bagarre sans discernement. Pour un baiser de Déméter déposé sur la bouche de Siéma tu as fait déferler tornades et tempêtes, furie de cyclones ravageurs. Les sables ont balayés les mondes, les pollens arrachés des arbres se sont infiltrés dans les narines, l'air frais descendu des hauteurs célestes a frappé les torses. Toux, éternuements, irritations ont si bien secoué les chevelures que la perfidie s'en est allée raconter à qui voulait entendre qu'il fallait réveiller les Cerbères assoupis pour des millénaires. Les hommes des sables ont les oreilles sensibles et en elles se glisse la mauvaiseté avec facilité. Ils ont cherché, ils ont fouillé, et ils ont lu. Et les hommes sont comme cela : leur curiosité peut les rendre fous. Et ils ont ainsi su réveiller les Cerbères qui n'ont qu'un désir : retrouver la matrice qui les a mis au monde. Ils ont mangé les hommes des sables comme s'il ne s'agissait que de brindilles, d'un coup de leurs épaules charnues ils ont descellé les portes du Mont Sinaï. Ils ont pu ainsi rejoindre les profondeurs de la terre matricielle. Ils sont miens maintenant. Leur puissance avale la lumière quand je le veux et je ne crains plus ce crétin de Soleil avec son esclave. Petite Lux pourquoi t'être rangée à son côté ? Je vais te détruire, te réduire en une poussière de sable si fine que les vents n'auront aucun mal à te disperser en de nombreux endroits aussi arides que l'est ton âme. Lux j'ai hâte de te voir enfin car de toi je ne connais que les rumeurs que colportent les fées à la peau bleue. Mes précieuses fées, elles sont ma voix, elles portent aux creux des oreilles la haine, ma haine celle qui me fait être ce que je suis.
- Quand on parle du loup !
- Maître, oh maître mon peuple te vénère et parmi mon peuple je suis celle qui t'es dévolue. J'ai fait allégeance aux forces de la nuit, je me suis compromise avec les ombres, j'ai égorgé toutes celles des nôtres qui t'ont trahi.
- Belle Isophéna, as-tu parlé à celle dont le nom ne peut être prononcé en ce lieu maudit ? Est-elle prête à me rencontrer? A entendre ma voix ?
- Elle est restée assez vague sur le quand et le comment, mais je sens en elle la curiosité. Elle n'est plus ce qu'elle était, elle a changé au plus profond de son âme. Il y a dans les vibrations de sa musique quelque chose qui m'inquiète. Elle sait tisser le mensonge dans les paroles. Elle possède la magie du verbe ensorcelé.
- Tu lui prêtes bien trop d'importance. As-tu soufflé, comme je te l'ai demandé, en sa robe l'ombre de Kaos ?
- C'est fait, maître de la nuit.
- Petite ogresse, approche que je me délecte du sang frais qui coule en ta poitrine. Il y a si longtemps que je n'ai plus eu ce plaisir, approche que mes crocs se plante en ta jugulaire, car il me faut reprendre des forces. Comme tu es suave, comme le sang des hommes est délicat quand il se mélange en toi, en ton sein.
- Prend en moi la vie, quelle jouissance infinie de te savoir en moi. Mourir serait en délice, avale ma noirceur, je veux être toi...
- Ça suffit, va te repaître à nouveau, tu seras mienne je te l'ai promis, mais pour le moment j'ai besoin de toi pour d'autres festins sanguinaires. Vas et sème la terreur de la nuit, que les humains se rappellent qui je suis, au plus profond de leur pires cauchemars. Ils vénèrent le soleil, maintenant qu'ils hurlent dans la nuit qui va prendre leur âme.
coécriture : Hime-Chan et Olioweb