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Le voyageur internautique
30 juillet 2013

Déphasage...

nuktos5

Il était là, tapi dans l'ombre, de son unique œil il zyeutait, il n'avait rien d'autre à faire que d'attendre. Son âme simple contenance d'un univers en devenir avait été jetée dans la glaise. Les odeurs pestilentielles du marais avaient empli sa conscience de fausseté, de perfidie, un astucieux mélange de machiavélisme. Il ne lui manquait qu'une proie pour le satisfaire. Il humait. A l’affût, tout son corps n'aspirait qu'à une chose : traquer de son œil unique ce qu'il ne savait pas encore n'être qu'une ressemblance, une lueur spectrale dont les allures vaporeuses se glissaient à mi-hauteur pour duper l’œil qui ne voit en l'être que les chairs arrachées. Cette monstruosité abandonnée là par quelque Dieu en quête d'amusement, n'avait qu'une obsession qui hantait son esprit : Ôter les organes, les tendons, déchiqueter toutes ces fibres qui composent le support de l'âme pour y découvrir l'âme. Il ne pouvait pas imaginer qu'il allait ainsi à la rencontre du vide qu'on avait glissé en lui pour que sa faim, à jamais, ne soit assouvie.

 

Cinquième épisode

- « Isophéna, je vais avoir besoin de toute la force que tu possèdes en toi. T'es-tu bien abreuvée de sang Hoppis ?

- Le sang du peuple qui a fait de Lux son totem est un délice. A travers les Hoppis, c'est d'elle que je me repais avec un plaisir non dénié d'une certaine sensualité. Elle ignore que grâce à elle, les humains qui la vénèrent ont un goût suave nourri de sa force qui multiplie la puissance nutritive de ce nectar.

- Couche toi près de moi et ouvre moi ta poitrine que je puisse boire en toi. Je veux moi aussi un peu de ce nectar aux saveurs luxuriantes.

- Glissent tes lèvres le long de mon, cou. Tu sembles hésiter, viens plus bas, mes veines y sont plus douces, voilà...

… comme je me sens bien, continue, bois encore. Je suis entièrement à toi, en ces instants de délice, je succombe au charme que tu opères sur moi. Bois, encore, encore, que mon sang circule en toi pour toujours.

- Dors, maintenant, repose toi, car j'ai besoin de ta faiblesse. Ferme tes yeux... »

Ta conscience doit te quitter le temps que je me glisse en toi, que je m'instille en toi, que ton corps devienne pour moi le vêtement de la transparence. Comme ton odeur empli mes sens, je ne suis plus qu'une âme délétère aux saveurs féminines. Je vais pouvoir quitter ces éthers dans lesquels celui que ces crétins d'indiens nomment Taawa le Dieu solaire, m'a piégé...

« Dormez Cerbères, gardiens des portes sombres du Mont Sinaï, je suis Nox. »

et Isophéna, je suis l'un et l'une, entité parfaite qui a réuni en elle les forces de deux mondes. Androgyne je suis devenu pour duper . Humez, reniflez sentez la présence du maître, celui qui vous a déliés pour vous rendre à la matrice qui vous a fait de glaise. Emportez en vous mon apparence, avalez ce qui émane de mon corps. Rendez moi délétère, que personne ne sache que je suis là, en ce corps, aspirez mon apparence...

« Ployez vos vertèbres en signe d’allégeance en signe de reconnaissance. »

Il ne faudrait pas, qu'à mon retour, par erreur, ces monstruosités me déchirent, m'éventrent pour avaler mon âme. J'ai suffisamment œuvré pour me libéré du joug des forces solaires pour remettre ça avec ces êtres d'un temps oublié par les Dieux eux-mêmes...

Lux, sache que je ne pouvais pas compter simplement sur le fait que tu acceptes de me rencontrer ignoble engeance qui sert de lanterne humaine. Je sais que tu me hais, que tu cherches en moi la force qui te manque. Mais jamais je ne me laisserai piéger par tes manigances. Tes tours de magie n'amusent que les Hoppis, ces crétins ridicules. Que peux-tu trouver à ces larves humaines qui rampent sur la terre ? Harassés par le travail, ils produisent le sang qui nous nourrit, nous les maîtres des terres sombres...

J'avais oublié cette sensation de n'être plus qu'inconsistance. Isophéna, ton esprit sait le chemin, connaît les pièges à éviter, réveille toi maintenant. Est-elle trop faible pour ré-ouvrir les portes de son esprit ? Je me suis tant abreuvé d'elle. Isophéna, reviens à moi. Isophéna ! Maintenant ! Soit moi comme je suis toi. Voilà, laisse mon âme se glisser en ton esprit, et laisse ton esprit guider mes pensées...

C'est donc le lieu du peuple Hoppis. Je distingue par delà la plaine, les montagnes Tuukwi qöötsa, au pied desquelles court la rivière blanche. Qöötsa, ces indiens n'ont que ce nom à la bouche. Ils ne savent pas que la rivière, en s'enfonçant dans le sol devient obscure et inquiétante lorsqu'elle serpente dans les entrailles de la terre.

Tu voilà, femelle qui a voué toute son âme à ce Dieu emphatique, imbu de lui-même qui croit sa force suffisante pour le mettre à l'abri. Il peut commencer à trembler. Il va découvrir ma perfidie.

- « Que fais-tu ici, Nomokis, tu viens te délecter à nouveau, mais sache qu'ici tu ne trouveras rien. En ma présence tu ne boiras pas à la source de vie de mon peuple... Je te reconnais, je sais ton nom. Isophéna. Tu es le pire monstre parmi les monstres. C'est toi qui es venue m'entretenir au nom de Nox. Que t'arrive-t-il ? Est-ce une de tes ruses ? Tu es livides, je sens ton cœur battre si lentement. 

- Lux, belle Lux, ait pitié de moi, mon maître m'a vidé de ma substance, il s'est repu de moi. Tu sais l'avidité de Nox. Lux, comme tu irradies la douceur. J'aurai eu la joie de contempler ton visage avant de mourir... »

…  Isophéna !...

Tu reviens enfin à toi, je t'ai crue morte.

- Lux, comme tu es douce avec moi, ta pire ennemie. Tu as versé en moi ta luminescence, je me sens mieux. Mais je ne pourrais jamais rejoindre les miennes, donnes moi encore un peu de ta force. Pose tes lèvres sur les miennes et insuffle en moi ta vitalité, juste encore un instant et je jure sur les sept anneaux qui cerclent le monde de ne jamais oublié ce que tu as fait....

merci, mille fois je te dois la vie, la fraîcheur de ta bouche à fait couler en moi, l’espérance. Veux-tu que je porte un message à mon maître ? Veux-tu que je me fasse ta porte-parole ? Demande et j'obéirai.

- Dis à Nox... Non ne lui dit rien, après ce qu'il a fait à mon peuple, je ne sais plus ce que je veux.

- Tes larmes coulent sur moi, elles nourrissent mon corps, il ne faut pas. Ta force s'en va en moi, Lux. Il ne sert à rien de pleurer ainsi. Je vais parler à Nox et faire qu'il ne massacre plus ton peuple. Aie-confiance en moi, je te suis redevable à vie. 

-  Disparais, Isophéna, avant que je ne change d'avis, tu es si belle, porte l'amour que je t'ai donné vers celui qui sera ton compagnon. »

Je savais, Lux, que tu trahirais, je savais, qu'elle ne voulait pas me rencontrer. Mais sache que je suis machiavélique, j'avais prévu ta réponse, infâme armide. Kaos fait ce pour quoi tu as été appelé, noue ton ombre au totem des Hoppis, que Lux soit condamnée à errer en ce lieu. Qu'elle s'affaiblisse en cette terre noire que j'ai fait jeter autour du Totem. Les ombres de Kaos y sont arrimées comme la montagne à sa rivière, rien ne pourra la libérer. Quand tel sera mon désir, quand je me serai encore plus nourri de toi, que me force sera telle que je te détruirai et pourrai te voir mourir, lentement de mes mains, je serais le maître absolu.

- « Ramène moi en mon royaume, Isophéna. »

Que je m'extirpe de ton corps. Que je retrouve mon être, ma férocité, que je nourrisse ma haine. Lux, il est temps que je frappe ton peuple à nouveau. Il me faut encore et encore boire le sang des Hoppis. Grâce à toi je vais porter un coup fatal au Dieu maudit qui t'a choisi pour te coucher dans son lit. C'est lui que je vise à travers toi, tu n'es rien qu'un moyen pour arriver à mes fins. Tu es une étape sur le chemin qui me mène au pouvoir absolu.

Cerbères laissez moi regagner mon royaume, que je puisse retrouver mon apparence. Que ce goût sur mes lèvres, dans ma bouche, disparaisse, que je sois délivré d'elle. Elle a mis en moi une part d'elle. Je sens sa présence, elle n'est plus cette enfant que je croyais. Laisse-moi, sorcière. Tu n'es pas lumière, tu m'as trompé. Il y a quelque chose de ténébreux en toi.

- « Il y a quelque chose qui s'est épris de moi. Comment est-ce possible ?...

Ne me regarde pas Isophéna… Je ne suis pas encore prêt, ma nudité est ma faiblesse... Disparaît... Oublie ces paroles, elles sont sorties par ma bouche dans un moment de faiblesse... Pars te dis-je ! »

 

coécriture : Hime-Chan et Olioweb

 (premier épisode)

 (deuxième épisode)

 (troisième épisode)

 (quatrième épisode)

 (sixième épisode)

(septième épisode)

(huitième épisode)

(neuvième épisode)

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