Je hais Balzac ! Pas vous ?
Son écriture est si belle. Ses descriptions ciselées si légèrement qu'un orfèvre en fut jaloux. Point de surcharge, juste ce qu'il faut de précision pour ne pas ennuyer. En quelques mots, vous voilà précipité au milieu de la pension Vauquer. Elle devient votre chez vous à l'instant même du défilement des mots. Ce n'est pas un aquarium dans lequel vous regardez circonférer les poissons rouges. Vous êtes un des poissons rouges qui cherche à comprendre comment il a pu atterrir dans ce bocal.
Il en faut du courage et l'insouciance pour continuer à prendre la plume après une telle humiliation.
Écrire après Balzac n’est qu’un suicide littéraire. A moins d'être un autre génie. Pauvre Aladin misérable que je suis à la recherche d'une lampe à huile. Je frotte depuis si longtemps des bouts de papier pour en extraire quelques choses. Mais nulle magie ne pointe son nez. Pas même un mauvais génie.