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Le voyageur internautique
31 octobre 2014

19 heures c'est à nouveau l'heure du feuilleton !

maurepas2 n°5

 

Les tribulations de Maurepas

 

Première partie

 

Une mariée, un mariage et un départ.

 

Episode n°5

Le canal n’était plus qu’à quelques mètres en amont, au virage se trouvait un escalier en pierre, taillé à même la rocaille. Maurepas s’y engagea pour atteindre le chemin sous lequel coulait l’eau de la source. Elle alimentait le village en eau potable. Plus loin, le canal était à découvert, juste avant de sortir du tunnel creusé dans la roche par les Romains. Lorsqu’il arriva à hauteur du conduit en ciment qui avait remplacé la tuile, Maurepas constata que le niveau d’eau était anormalement bas. La source avait un débit continuel, cela ne pouvait signifier qu’une chose, en amont quelques éboulements devaient ralentir l’écoulement. Une équipe d’entretien ne devrait pas tarder à se mettre en route. Il se pencha au-dessus de la corniche. De là, on pouvait apercevoir le village et la place de la mairie où prenaient naissance toutes les initiatives. Déjà, un groupe d’une quinzaine de personnes s’y était réuni. Les marmots avaient été priés d’aller jouer ailleurs pour laisser place aux décideurs. Le terrassier et ses fils étaient sur le point de partir. Maurepas fit volte-face en entendant du bruit de l’autre côté dans les taillis.

- Je savais bien que c’était toi, alors la mariée est heureuse ?

Bigeot le chevrier s’arrêta, posa sa sacoche pour en extraire une gourde.

- Tu dois avoir le gosier rêche après une telle fête, tiens !

- Ça ira.

- Tu as peur de partager avec celui qui côtoie les loups, sur le plateau, quand tous les habitants dorment pesamment. Et que les mariés font leur affaire.

- Non. Je n’avais juste pas très soif, mais donne ta gourde au lieu de raviver de mauvaises histoires.

- A toi, je t’en veux pas, mais à ton frère oui.

- La petite Antonelle ne voulait pas de toi, tu les sais bien.

- Je me fous de la petite Antonelle comme de mes premières godasses, ton frère, il me doit cent francs pour les près, il n’a pas payé.

- Tiens, fit Maurepas tout en sortant son portefeuille en cuir marron, un portefeuille usé jusqu’à la corde. Il le tira de sous son paletot.

- J’en veux pas de tes sous, les dettes, on les paye ou bien, on n’en fait pas !

- Tu descends pour ça ?

- Entre autres… Pour ça et pour prévenir. Au seuil du Bréhou, la montagne a glissé, le canal est défoncé.

- Te donne pas la peine, et prend mes sous, je les dois à Lucas, c’est mon cadeau de mariage.

- Dans ce cas, c’est pas pareil, les dettes, ça aime les coquines.

- N’en fais pas trop, avec Isabelle, maintenant elle est de ma famille.

- Tu vas pouvoir t’en occuper de près, à ce qu’on dit…

Maurepas sortit son couteau. Il s’agissait d’une lame d’acier, effilé au tranchant acéré dont la réputation était connue sur plusieurs vallées. Cette lame lui servait aussi de rasoir (épisode 6).

 Feuilleton publié tous les vendredis et les mardis à 19 heures

prochain épisode le mardi 4 novembre

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