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Le voyageur internautique
13 décembre 2014

Des nouvelles du royaume des morts... lettre huitième

Lettre huitième

Rien à faire, le désert, toujours le désert et cette poussière qui pèse. Le désespoir me prend par moment. Ce paysage de désolation, pourquoi ? Solange a-t-elle été absorbée par cette entité, ou bien a-t-elle tout simplement disparu ? Mais cela n'a aucun sens, puisqu'elle n'est plus déjà, comment pourrait-elle n'être pas une deuxième fois ! J'ai beau tourner les choses dans ma tête, je ne sors pas de cette contradiction. À chaque fois, que je pénètre l'outre monde, c'est le même recommencement. Je suis jeté dans ce monde désespérant et n'y trouve que de la pierre, de la matière dure, et cette maudite poussière. Le ciel lui-même n'est que le reflet de la poussière. Il est composé d'une non-couleur, pas un gris, ni même un noir, ce n'est pas une teinte, c'est un poids. Imaginer une couleur qui serait une masse. Comme un couvercle de marmite. J'ai presque l'impression de pouvoir le toucher du doigt, mais lorsque je lève le bras, ce n'est pas le ciel qui s'éloigne, c'est mon bras qui se contracte et qui m'absorbe. Je ne suis plus que bras, et désir de toucher. J'ai été tenté de sauter en l'air pour atteindre ce ciel, mais je n'ai pas encore osé. Devenir pieds, ne m'enchante guère. Ou godillot, pas mieux.

Heureusement qu'Arturo est là. Il a sur moi un effet bénéfique. À chaque fois, il me soutient, m'encourage à ne pas renoncer. Je sais bien qu'il tient à ces lettres, mais soyons un peu raisonnable, son journal n'a pas besoin de mes écrits pour vivre. J'occupe un petit espace en cette dernière page où je vous trouve, et depuis, le nombre de lecteurs n'a pas augmenter. Il est stable, c'est déjà ça. Arturo, est un être lumineux, il porte en lui une humanité immense et je voudrais ici, lui rendre hommage. D'ailleurs depuis les deux derniers voyages, il me reçoit chez lui. Là, je peux me reposer deux ou trois jours en sa compagnie, pour reprendre des forces. Il me fait des tortillas, pomme de terre, oignons et poivrons. Elles sont délicieuses. Vous allez très certainement rire de moi, mais ce qui m'aide à quitter l'outre monde, c'est l'odeur des omelettes d'Arturo. Je pense à la saveur qui aiguisera mes papilles et j'empreinte le passage avec un peu moins d'appréhension. Je dis le passage, c'est pour donner une image. Je ne sais pas comment le dire autrement. Un boyau, un estomac, c'est vrai que ça ressemble à une digestion. J'ai l'impression à ce moment, d'être un aliment qui va être ingéré. Non pas, ingéré, mais digéré. J'ai cette sensation que je me fractionne, que je me décompose. C'est Arturo qui me raccompagne, toujours, car au retour, je suis hors de moi, vraiment. Il me faut un peu de temps pour réintégrer mon corps, alors c'est lui qui n prend soin. J'ai oublié de vous dire, mais vous l'avez deviné, Arturo est espagnol. Catalan pour être plus précis (lettre 9).

Le visiteur de l’outre monde

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