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Le voyageur internautique
20 avril 2015

Une petite carte postale de Paimpol

J'ai passé une partie de l'après-midi dans un tableau de Turner. La lumière, le vent qui enrageait l'horizon, la mer qui s'était échappée dans le lointain, découvrant des Ilots de terre enlisés dans un écoulement de sable. Les arbres déchirés vers le levant, jetaient ce qu'ils leur restaient de vert émeraude dans un combat de dilution avec un gris aux allures zinguées. Tout le paysage était en partance pour une transhumance avec l'océan. De petites grappes humaines s'échevelaient sur le bleu décoloré d'une mer figée dans une aspiration vers l'outre distance. Celle où l'horizon a cessé de vouloir une limite, où il tombe brisé par la fureur du soleil qui court sa furie dans le ploiement des cirrus qui échevelés se brisent sur des montagnes de cotonnade. Dans les alcôves de grès, la pierre posait en masse épaisse la certitude des âges. Les piliers d'une abbatiale s'évertuaient à soutenir les cieux pour offrir un autel aux hirondelles en attendant la nuit, chauve souris de mon humeur en cette lumière de printemps, il était un peu tôt pour vous emparer de mon âme affligée. Vous me laissâtes encore suffisamment de lucides pensées pour courir me perdre en ces jardins intérieurs, parcelles cerclées de planches où levaient la sauge médicinale, la mélisse odorante, un fenouil qui regardait par-dessous la terre. Et ce verger que noyaient les cèdres côtiers sous de gigantesques gardiens arborescents, ne rêvait que de magnolias violacés et de giroflées orangées qui peuplaient les angles morts des murs de pierres que les mains des hommes ont forgés. Il me semblait que la liberté y avait élu domicile, jamais je n'ai vu tant d'élancements vers l'infinitude du firmament, tant de hauteur couvrir de si beaux souvenirs balayant ma cervelle de toutes ces noirceurs jetées par les hommes eux-mêmes. Et par-dessus tout, de ces arbres rouges qui incendiaient le clôturage des enclos dans l'ombre portée de la douceur humide des marnes que berçaient des ruissellements incessants qui attendaient la renverse des marées.

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  • Le voyageur internautique se propose de vous retrouver au fil des réseaux et des ondulations de la toile pour un banquet sidéral au son des ruminations mentales qui l'habitent ... Affaire à suivre !
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