Journée banale du psychopéda
Journée banale d’un psychopédagogue
Attention, il se peut que ça ne fonctionne pas avec Modzilla !
J’étais furax, mon sofa tout neuf, déchiqueté. Le chat jouait avec moi à la souris. Planqué, l’animal préférait laisser passer l’orage avant de pointer le bout des oreilles. Pas folle la guêpe, le coup des croquettes, n’avait pas marché. J’avais vraiment l’air d’un imbécile devant son bol, ma savate planquée derrière le dos. Heureusement, personne n’est au courant, et je compte sur vous afin de ne pas ébruiter l’affaire. Si cela sort d’ici, je saurai que ça vient de vous. Donc pas blague, en plus, j’ai ma savate à portée de main.
Fatigué d’attendre le retour du matou pour le mater, je m’affalai sur le sofa. Trop chaud, maudite moiteur. Je tendis la main en direction de la bouteille de rhum, trop loin. Le dos humide, dégoulinant de transpiration, je refusai tout simplement d’envisager la possibilité de lever mon cul. Le téléphone sonna, nouvelle tentative, la distance correspondait à la longueur de mon bras, j’attrapai le combiné, le portai à l’oreille. Bachir. Décemment, je ne pouvais pas lui raccrocher au nez. Une série d’excuses bidons me vint à l’esprit : j’ai un chat sur le feu ; un tunnel passe au-dessus de la maison ; le gigot crie à l’hallali, ah là là. A cours d’idée, je répondis Allô et voilà, c’était reparti. Il parla de sa journée du lundi, un lundi d’une banalité déplorable.
- Il y a des fois, je me demande ce que je fous dans un CPMP, je ferais mieux de me lancer dans autre chose.
« Comme quoi par exemple ? » fut la seule réponse qui me vint à l’esprit. Il réfléchit un moment, je sentais bien qu’il cogitait. Au bout d’une poignée de secondes qui parut durer un siècle, il finit par répondre « Je ne sais pas, mais autre chose, un autre boulot quoi ! ». Je restai silencieux, espérant qu’il raccroche de dépit, mais l’animal a de la ressource, il doit être de la même famille que le chat.
- Par moment, j’ai l’impression de ne pas avancer et de ne servir à rien…
J’étais sur le point de le conforter dans ses supputations. Jouer à la bataille ou au Puissance 4 à deux pendant des heures, me paraît une bonne raison pour stopper là les dépenses inutiles prises sur les deniers de l’Etat. Payer le fonctionnaire moyen a ses limites ! Aussi, j’ouvris la bouche pour la refermer aussitôt, le Bachir a de la répartie, surtout quand l’interlocuteur met du temps à répondre.
-… tiens, je te donne un exemple…
Je m’en serais bien passé, mais la bouteille de rhum refusait obstinément de faire le premier pas, quant au chat, il refusait tout aussi obstinément de s’amener pour prendre sa tannée, il ne me restait donc plus qu’à écouter son histoire d’une banalité quotidienne.
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