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Le voyageur internautique
7 août 2020

Maurepas : la suite (épisode 25)

Vent fort : cinquième partie

maurepas-suite

Episode 25

Lorsqu’ils entrèrent, Maurepas fut étonné de n’y trouver personne d’autre qu’une femme d’une quarantaine d’années. Elle se présenta «  Myriam, je vous attendais ! » Ils s’installèrent à l’une des grandes tables. Elle apporta des couverts et des assiettes, puis un potage de légumes. Tous mangèrent silencieusement. Maurepas demanda s’il y avait des amateurs pour une deuxième tournée et comme il s’y attendait, il fut le seul à réclamer. « Il a bon appétit l’ami ! » dit Myriam en italien. Maurepas en connaissait suffisamment pour comprendre ce qui se disait, le parler était plus compliqué, mais il réussit à faire comprendre que la soupe était bonne. Il se coupa une large tranche de pain blanc et sauça le fond de son assiette. En dessert ils eurent droit au panier de fruits frais et du fromage appelé « pule ». Un fromage que l’on ne trouvait qu’en Serbie, fait à partir du lait d’ânesse. Maurepas arrosa son pain d’huile d’olive puis dévora sa tartine tout en ajoutant un morceau du fromage qu’il piquait avec la pointe de son couteau.

- Vous êtes italienne, questionna Maurepas avec son italien approximatif.

- Non, je suis Serbe répondit fièrement Myriam, comme si on lui avait fait un affront.

Elle débarrassa la table, ne laissant pas le temps à Maurepas de trancher le pain à nouveau.

- Ça t’apprendra les bonnes manières, lui lança Boris du fond de la salle.

Tous se rassemblèrent autour de l’âtre dans lequel trônaient d’anciennes cendres. Une balayette y était accrochée avec la pelle, Maurepas en put s’empêcher de nettoyer le foyer.

- Si vous voulez, il y a l’arrière-cour qui est pleine de fumier, le balai est adossé à la porte.

Maurepas fit comme s’il n’avait rien entendu et termina son nettoyage avant de s’installer sur l’un des fauteuils en bois. Petit Pierre, comme à son habitude était resté debout. Valentin et Thérèse étaient côte à côte chacun sur un tabouret. Pivoine et Boris étaient assis sur le banc placé devant la cheminée et Solange avait opté pour le sol sur lequel elle était assise en tailleur.

- Y a pas beaucoup de monde qui loge chez vous ? intervint Maurepas, histoire de dire quelque chose.

- Non pas !

- Est-ce que vous auriez un petit alcool pour nous rincer le gosier, quémanda Pivoine tout en filant une claque sur les fesses de la tenancière.

- Ça peut, répondit-elle en rigolant et en filant vers l’arrière-cuisine.

Elle revint avec un carafon rempli à ras bord.

- Una grappa, pour quelqu’un qu’est pas italienne, c’est peu commun, rigola Pivoine.

- L’alcool des paysans du coin est une vraie saloperie, ça ferait crever un bouc !

Maurepas réalisa tout à coup que l’italien était parlé par tous et bien compris par tous. Même Petit Pierre, par son attitude, montrait qu’il comprenait ce dont il était question. Maurepas se leva et se dirigea vers son ami. Tous firent silence observant avec attention ce qui se passait.

- Je peux parler à mon ami, faut pas vous mettre dans un état pareil, on dirait que je vais l’assassiner.

- Tu ne devrais pas dire ainsi, coupa Solange.

Maurepas ne répondit pas, mais tous retournèrent à leur occupation du moment. Pivoine se curait les dents avec la pointe de son couteau, Valentin délaçait les chaussures de Thérèse qui l’observait avec attention. Boris passait sa carabine au goupillon. Pendant ce temps, Myriam remplissait les verres et les distribuait à chacun.

- T’étais muet et voilà que tu parles italien, où t’as appris ?

- Je ne sais pas, quand j’étais gamin avec le père.

- T’as un père italien toi, depuis quand ?

- Je croyais.

Maurepas n’avait pas vu arriver Myriam qui tendait les deux verres de grappa. Il se tourna vers elle, la remercia et but son verre d’un trait. Petit Pierre refusa le sien, la tenancière le tendit à Maurepas.

- Ne bois pas !

Elle s’éloigna, se servit un verre, revint se placer face à Maurepas.

- Chez nous, on fait ainsi. Trempe tes lèvres !

Elle fit de même, ils échangèrent leurs verres et croisèrent leur bras.

- Bois maintenant !

Le silence était total. Lorsque les verres furent reposés, sans le moindre bruit, tous montèrent à l’étage rejoindre la chambre qui leur était destinée. Maurepas prit le temps de remercier Myriam, puis il monta retrouver Solange. Il avait dans l’idée de passer une nuit agréable en sa compagnie. Lorsqu’il entra, Solange dormait déjà. De la savoir nue dans les draps, son désir décupla, il souffla la bougie et se colla à elle et la caressa délicatement. Elle commença par gémir doucement, elle se tourna, se pressa tout contre lui et ils firent l’amour une bonne partie de la nuit.

 vent fort : épisode 26

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