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Le voyageur internautique
12 août 2014

19 heures c'est l'heure de l'épisode nº40

Je sais je suis très en retard ! C'est à cause du café et de l'armagnac …

Les trois jeunes délinquants de la banlieue de Condom, m’ont donné des infos inexactes. Mais à force de persévérance j’ai peut-être une solution. Le 367, ou un nombre approchant. En plus ils y ont de la bière à la cerise. Donc si tout va bien demain matin je mets une version téléchargeable. En tous les cas dans cette ville de Condom ils sont gentils comme tout. Ça ressemble à Paris, en tout petit mais avec des serveurs sympas et le métro en moins.

Résumé des épisodes précèdents : Colette est sauvée, Jacques est amoureux, qu’en est-il de Jeanne ?

Mais là n’est pas la question. Un chat est mort, Jules l’a découvert dans le jardin, mais ce n’était pas vraiment ce qu’il cherchait. Il ne lâche pas l’affaire comme ça. De son côté Elodie a enfin trouvé le Walther P38. La voilà satisfaite. Mais dans son délire quelle place à cette arme ? Syrine n’est pas rassurée de savoir que sa copine se balade avec un pistolet automatique et six balles de calibre 9 millimètres.

Quarantième épisode
Les univers parallèles
La mère d'Elodie ne fut même pas plus étonnée que cela de se retrouver face à un Walther P38. D'une certaine façon elle s'y était préparée. Un peu comme on s'en va à la clinique. On prend soin d'emporter le nécessaire de toilette pour après l'opération. Tout en n’osant pas trop imaginer qu'il pourrait ne pas y avoir de lendemain. Mais on est serein, on fout tout dans sa petite valise et hop la fleur au fusil nous voilà parti.
Les deux bras tendus en avant, Elodie tenait fermement l'arme à feu de façon à anticiper le recul inévitable lorsque le percuteur viendrait frapper le culot de la balle. Derrière elle, son père était debout sur le seuil de la porte qui menait au jardin. A environ une dizaine de mètres de la scène. Emparé par la stupeur de découvrir une telle situation il était immobile. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son front. Seule la radio diffusait une douce mélopée juste avant le flash d'information du milieu de matinée. Le journaliste en studio s'apprêtait à annoncer la reprise des pourparlers pour un énième cessé le feu au Proche-Orient.
Pendant ce temps, à quelques enjambées de l'endroit où une fille met en joue sa propre mère sous le regard affolé de son père le commissaire Jules Michelet déguste son café. Il est enfermé dans son bureau et devant lui, sont étalés des documents et deux dossiers. Il feuillette l'intérieur d'une chemise cartonnée. Il est déçu car elle ne contient rien d'intéressant sur Elodie. Juste le projet de travail en psychodrame qui n'a pas pu se mettre en place. Jules a pris le risque de se faire chopper en allant dans la salle commune du CMPP pour un dossier vide. Il avait eu chaud en voyant débouler dans cette salle un type inconnu. La chance c'était qu'il s'agissait de l'ouvrier d'entretien nouvellement nommé sur le poste. De ce fait il ne connaissait personne. Pas plus le commissaire que n'importe quel thérapeute.
Jules abandonna l'étude du dossier rouge pour passer à celui qu'il connaissait bien pour l'avoir réorganisé. Il n'avait plus besoin de collecter des informations sur Elodie, il lisait par curiosité les notes du psychiatre. Presque pour passer le temps, ou bien affiner sa perception de la jeune demoiselle. Mais cette dernière hypothèse jamais il n’aurait pu l’admettre tant il avait en horreur ce qu’il rangeait sous la rubrique « psy chose ». Jules parcourut rapidement les notes pour arriver à celle du 2 juillet à laquelle il s’était arrêté. Puis il passa à la suivante.
Notes du 17 septembre : Elodie n’étant pas venue à notre dernier rendez-vous avant les vacances, je pensais ne plus la revoir. Elle s’est présentée sans avoir pris rendez-vous en disant qu’elle voulait voir le docteur « truc ». Je l’ai reçue entre deux patients dans le bureau de la secrétaire. Je lui ai proposé un rendez-vous. Elle s’est fâchée car elle voulait me parler immédiatement. Elle a jeté le carton à la poubelle et elle est partie sans demander son reste. J’ai maintenu quand même le rendez-vous.
- « Il a bien de la patience le docteur maboul, je te l’aurai envoyée chier la peste ! »
Notes du 24 septembre : Elodie s’est présentée avec 20 minutes de retard. Je l’ai reçue en lui rappelant que sa séance ne durerait que 10 minutes. Pour me punir elle n’a pas dit un mot et elle est sortie en claquant la porte. C’est un début, nous verrons bien où ça nous mène.
- « Mais c’est pas vrai, il se laisse mener par le bout du nez le docteur Zozo. »
Jules s’était levé d’un coup de son siège, les bras en l’air il protestait à haute voix. Il faisait les cent pas la pipe à la bouche. Elle était éteinte et sentait le tabac froid. Jules la ralluma avec son briquet tempête. Mal réglé il fit une flamme immense qui lui roussit légèrement les sourcils. Il maugréa contre sa femme, contre la femme de ménage qu’il n’avait plus depuis plusieurs années, contre tous les incompétents qui touchent à tout et qui ne comprennent rien. Entre-temps il avait oublié que quelques minutes avant, il jouait avec le briquet tout en lisant les notes du psychiatre. Il ajusta la taille de la mèche afin d’obtenir une flamme correcte qu’il plaça au-dessus de sa pipe tout en aspirant pour embraser le tabac. Il cracha ses poumons. Il toussa, maugréa à nouveau juste pour le plaisir de maugréer, puis il regarda à l’intérieur de la pipe. Il n’y avait pas de tabac. Il jeta sa pipe sur le bureau, elle dégringola sur le sol et se cassa en deux. Il ouvrit son tiroir pour prendre une bonne vieille cigarette, le paquet était vide. Il se rabattit sur la pipe qu’il ramassa afin de tenter de la ré-emboîter. Elle était vraiment cassée, il invectiva tous les fabricants de pipes de la planète et des autres galaxies environnantes, puis il se calma et se rassit afin de reprendre sa lecture.
Notes du 1er octobre : Elodie n’est pas venue.
- « J’en étais sûr » hurla-t-il en sortant de son cagibi, puis il baissa d’un ton pour ne pas alarmer Yvonne. « Elle n’est pas venue, et si elle ne s’est pas pointée c’est qu’elle est braque, cria-t-il à nouveau, puis il se reprit et baissa d’un ton. « Elle est toquée, voilà le truc ! »
Il passa la tête dans le salon, la maison était bien silencieuse. Il s’arrêta, écouta. Puis il alla dans la cuisine, personne. Il en était à trouver ça un peu louche quand il se rappela tout à coup que Yvonne lui avait dit qu’elle sortait pour aller quelque part. Il essaya de se rappeler ce qu’elle avait bien pu lui raconter. Faire les courses ? Non, on n’était pas samedi. Rendre visite aux Maurois, peut-être ? Mais dans ce cas elle l’aurait prévenu en passant la tête dans son bureau. Il se demandait d’ailleurs si elle lui avait dit où elle se rendait. Ces derniers temps, il la trouvait un peu bizarre. Elle pouvait rester silencieuse tout en le dévisageant, puis elle remuait la tête de haut en bas. Il avait horreur de ça.
Bref il était tout seul dans la maison, il décida de se servir un café. Celui qui était dans la cafetière datait d’hier. Il hésita. Rincer le récipient, sortir un filtre, attraper la boîte en métal dans le frigo. Finalement il décrocha la petite casserole qui pendouillait au-dessus de l’évier, il versa le contenu de la cafetière et il mit le tout à chauffer sur la plaque. Le nez en l’air il repensait à Yvonne.
- « Il y a quelque chose qui tourne pas rond chez elle », conclut-il.

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