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Le voyageur internautique
18 novembre 2014

19 heures c'est à nouveau l'heure du feuilleton ! épisode 10

maurepas2 n°10

 

Les tribulations de Maurepas

 

Première partie

 

Une mariée, un mariage et un départ.

 Episode n°10

Maurepas n’eut aucun doute, il savait très bien à qui il avait affaire. Est-ce qu’il avait seulement crû passer inaperçu en traversant la prairie du Maurice ? En son fore intérieur, la réponse était négative. Il avait essayé quand même, c’était risqué. Maurepas eut le temps de reconnaître le fameux Lebel connu dans toute la vallée. Personne ne détenait une telle arme. Même dans la famille qui possédait la maison bourgeoise à l’entrée de la vallée, le vieux Conte, qui était suffisamment riche pour s’offrir une telle arme, continuait d’utiliser un fusil Gras à un coup. Maurepas s’était toujours demandé comment Maurice avait pu se procurer une telle arme. Il avait bien une petite idée. Cela devait remonter à l’époque où Maurice traînait par monts et par vaux et qu’il se servait des trains pour se déplacer. Il avait dû filouter un convoi militaire. Pour ça, il ne craignait pas de risquer sa peau. C’était une tête brûlée toujours prêt à faire le coup de main si nécessaire. En 1871, on racontait qu’il serait monté à Paris pour suivre les révoltés des barricades. D’autres prétendaient qu’il aurait servi d’espion pour renseigner les versaillais.

Le coup de feu partit très vite. La grande glace placée derrière Maurepas vola en éclats. Petit Pierre bascula en arrière. Maurepas pensa immédiatement que le pauvre bougre avait été tué sur le coup. Il n'en était rien. Le sourd muet se releva en essuyant sa figure blessée en de multiples endroits à cause éclats de verre. Quand Maurepas compris que Petit Pierre n’était pas mortellement blessé, il pivota d'un coup, mais Maurice avait disparu. Dans la porte béante, il ne restait que  la blancheur aveuglante du soleil, découpant un rectangle éblouissant sur le mur sombre. Maurepas s’avança sur le pas de la porte. Il mis sa main en visière au-dessus de ses yeux pour atténuer l’éclat de la lumière. C’est à cet instant qu’il remarqua qu’elle était pleine de sang. Il pensa qu’il s’agissait du sang de Petit Pierre. Comme le sang dégoulinait, il essuya sa main sur son pantalon et tout en faisant ce geste simple il comprit que c’était son propre sang dont il s’agissait. Cela coulait dans son cou, sa liquette en était maculée. Il chercha d’où cela pouvait bien provenir. A hauteur de sa poitrine se trouvaient les mêmes éclats de verre provenant du miroir qui avait littéralement explosé. Tous les morceaux s’étaient plantés dans les deux corps. A la place de l’immense glace, un fond noir qui mangeait les images. Plus une seule parcelle pour y refléter la moindre portion de visage ou de corps morcelé. Maurepas se tourna vers Petit Pierre. Debout, l’un face à l’autre, ils s’observaient, interrogatifs, cherchant encore à comprendre ce qui venait d’avoir lieu. Toujours dans l’inertie de la violente déflagration qui avait percuté le miroir placé derrière eux. Au bout d’un moment, Maurepas s’adressa à Petit Pierre immobile, le regard vide, donnant cette impression étrange de voir quelque objet au-delà de lui.

- Il est fou. Voilà tout, ni plus ni moins.

- Oui, répondit Maurepas. Puis il resta bouche béé, interloqué faisant face au sourd-muet.

     Feuilleton publié tous les vendredis et les mardis à 19 heures

prochain épisode le vendredi 21 novembre

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