Partir
Et rester là, les yeux dans les chaussures
Parmi les départs et les oublis
Avec les villes et les taudis
Quand ils s'échappent sur l'horizon.
Au peuplement des arbres dépités ;
A la pensée inamovible ;
Clouée sur des tréteaux
Où règnent en maître absolu
Les senteurs alcooliques ;
Au cœur renversé
Par la lenteur des ondulations
Que déverse l'océan ;
Et tous les autres
Présents pour ce denier repas ;
Le vent, et les pommes
Quand elles dégringolent ;
Le ciel en longues plaques d'acier
Quand il se meut lentement
Et fractionne le soleil ;
Et cette impression
Qu'il s'agit de la terre
Lorsqu'elle s'en va
En un paquebot décousu
Poussant l'immonde
Dans de tristes rizières ;
Aux passagères clandestines ;
A ceux qui restent en partance ;
A la foule qui se remue sur place ;
A toi, la cervelle qui se répand ;
A mon ami, le macadam
Qui engoudronne les amours.
Départ et retour ne sont qu'une palissade
Derrière laquelle nos espoirs vivent cachés.
De facto