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Le voyageur internautique
10 mai 2016

Que te dire, à toi, dormeur infatigable

dormeur

Que les arbres au printemps ressemblent à des feux d’artifice

Que les couleurs fleurissent comme des éclats soudains au cœur du Japon

Quand les cerisiers élégants font la cour aux moineaux

Qu’il existe, en terre australe, un ciel si lumineux quand vient la nuit

Qu’on ne peut plus le quitter des yeux

Qu’on s’y perd infiniment

Que les planètes forment de jolies balles rebondissantes

Et qu’il semble qu’un géant s’amuse à un jeu inconnu de tous

Je sais que pour le moment,

Tes yeux se sont enfuis sous l’oreiller

Que la pénombre de l’oubli dans lequel tu t'es enfermé

Te paraît le plus doux des cocons

Pourtant, je voudrais te raconter encore

Ce qu’il y a de magnifique

Quand, au bord du lac Majeur, la brume matinale

Enveloppe de cotonnade soyeuse le paysage

Qu’il y existe des rivières si claires

Qu’on y boit juste pour vérifier que l’eau

Qui s’y écoule existe belle et bien

Que parfois la mer s’assoupit

Et que dans ce calme absolu

Le moindre bateau semble suspendu

Au-dessus d’un vide abyssal

Que se jeter dans cette liquidité démesurée

Fait du corps une jolie pacotille

Ni plus ni moins qu’une brindille

Je sais qu’en l’instant présent,

Tu as le cœur éparpillé

Qu’elle a mangé ton esprit

Que cette sorcière a avalé le peu de vie

Qu’il te restait

Qu’elle a gobé ton œil et depuis

Ton regard s’est évidé de l’intérieur

Je jure par tous les dieux qui existent

Et par ceux qui n’existent pas encore

Je jure sur ma foi en la folie du monde

Qu’il n’est rien qui puisse réduire

L’espoir à un cordage noueux

Que les pieds qui frétillent sous le corps penduleux

C’est encore une fois

Le désir de rêver

Qui veut survivre

Le désir de ces paysages noyés de verdure

Où, parmi les pâquerettes et les bleuets

Une fille échevelée,

Folle de la vie

En une course effrénée

Traverse la petite rivière

Qui serpente dans les herbes hautes.

Une fille qui ne sait pas encore que tu existes

Que tu ne le sais pas toi-même

Car pour cela, il faudrait soulever

Ce putain d’édredon qui étouffe la vie

Qui t’étouffe

Qui m’étouffe aussi

 


 

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Commentaires
O
... que dire à part le très grand plaisir de lire ce commentaire et d'avoir de vos nouvelles.<br /> <br /> Avec Sinsémilia "Je vous souhaite tout le bonheur du monde... Que votre soleil éclaircisse l'ombre... "<br /> <br /> <br /> <br /> A bientôt
Répondre
H
Une enfant se promenait entre vos mots autrefois,<br /> <br /> Elle a grandi et changé aujourd'hui.<br /> <br /> Mais vos mots résonnent dans son coeur<br /> <br /> Comme autrefois.<br /> <br /> Merci.
Répondre
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  • Le voyageur internautique se propose de vous retrouver au fil des réseaux et des ondulations de la toile pour un banquet sidéral au son des ruminations mentales qui l'habitent ... Affaire à suivre !
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