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Le voyageur internautique
22 mai 2013

Chapitre 15 en forme de réponse au chapitre 14

Chapitre 14

13h16 Le déchirement a eu lieu. Une partie de moi s’est échappé de moi.

13h24 Je sais cette partie de moi avec Kenza. Je sais qu’elle en prendra soin, c’est le meilleur de moi-même.

14h Quel con ! Il fallait que je me dise quelque chose avant la césure. L’autre moi est parti sans savoir.

14h07 Il n’y a rien à faire, Kenza n’entend pas. D’ailleurs comment le pourrait-elle ? Puisque ce n’est plus moi qu’elle espère. J’ai perdu le contact avec cette partie de mon être.

14h17 Le sang, c’est son offrande. Merci de ce don de toi, je vais m’en délecter. Je vais boire cette partie noire qui avait obscurci ton esprit. Elle s’instille en moi pour nourrir la noirceur qui hante mes circonvolutions cérébrales. Elles sont libérées de toutes entraves. Je ne suis plus que mauvaiseté, haine et ténèbres.

14h32 Je pense qu’il est grand temps de dire adieu, à toi Kenza et à toi, autre moi-même que je hais comme je hais tout ce que je fus de bon. Demoiselle ombrageuse, tu as la force suffisante en toi pour choisir de ne pas te laisser mourir.

17h38 Les cliquetis anonymes de la salle de réanimation baignée d’une froideur bleutée comme l’acier quand il tranche les chairs résonnent dans cet endroit aseptisé. Ils portent en eux le possible. Tu peux choisir de n’être plus que cet encéphalogramme, ou encore cette machine à survivre qui porte la mort en son sein. Ou bien tu peux porter la vie dans ces tubes où ne s’écoule que la liquidité d’un temps qui se perd pour toujours.

17h39 Kenza, il faut maintenant que je te quitte. J’ai rendez-vous avec celles qui ont fait de moi la haine et la terreur qui les attend. Je m’en vais leur susurrer à l’oreille des frayeurs monstrueuses peuplées d’êtres décharnés et lugubres. Chacune elles vont devoir vivre avec ma voix, à elles seules uniquement destinée. Dans leur tête elles entendront hurler la monstrueuse chose que je suis devenue. Une élaboration de leur imagination qui a donné naissance à ce que je suis. Elles ont enfanté ma folie comme la leur.

17h… mais qu’importe le temps puisque je ne suis plus qu’une vaporeuse stagnation dans un entre monde de folie. Je les distingue, elles rient aux éclats. Elles ne savent pas la fragilité du bonheur qu’elles ont fabriqué sur les décombres de la haine. Elles ne savent que j’ai beaucoup de choses à leur dire… Tout au creux de l’oreille, là où le nerf auditif est le plus sensible. Là où les ondulations de la peur vont prendre pour prénoms Elisa et Lisa, répétition d’un dédoublement pour un effondrement annoncé.

Fin car il faut bien que les ombres qui nous hantent aillent se reposer un peu…

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Commentaires
O
A bientôt peut être pour un autre croisement d'histoires.<br /> <br /> et à nouveau un grand merci à vous !
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K
magnifique,c'est GENIALE !
Répondre
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  • Le voyageur internautique se propose de vous retrouver au fil des réseaux et des ondulations de la toile pour un banquet sidéral au son des ruminations mentales qui l'habitent ... Affaire à suivre !
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