Chronique un-ioptimale pour un jour venteux

Le réducteur de tête vous parle

Puisque j'ai un espace pour causer à des millions de personnes, je cause !

Il me semble essentiel de vous informer. En effet dans le monde il se passe des choses très graves. Par exemple au moins 60 morts à Kiev pour lutter contre l'oppression, c'est super grave. Tiens ça me fait penser à tous les gars qui sont restés sur le carreau en 1905 à Odessa pour lutter contre le Tsar. Le cuirassé Potemkine avec la poussette et le bébé qui dégringole les marches avec sa mère hurlante de désespoir, j'en ai encore la larme à l'oeil. Bon ça c'était juste pour faire joli dans le film. Tous ces gens tombés pour que vive l'URSS. C'est pas beau. Bon maintenant ça fait un peu moins rêver. C'est vrai que plusieurs millions de morts dans les goulags y a plus bucolique. Au départ c'était pas dans leur idée. C'est marrant les idées, ça donne un côté girouette à la vérité. Bref pour paraphraser Brassens, d'accord, mourrons pour des idées, mais de mort lente. Bon mais c'était pas l'objet de ma rubrique sur les événements importants, ce dont je dois vous entretenir ça s'est produit à Nice. J'étais prêt à mener un vrai combat pour la vérité. Vous ne me connaissez pas, mais quand je me fâche, je peux être très combatif. Surtout qu'il s'agissait de moi. Et là je suis intraitable. Kiev et ses morts d'accord, mais ma personne ça me concerne un peu aussi. Pas vous ? Non pas la mienne de personne, je me doute que vous n'êtes pas fascinés, quoique, puisque vous lisez la présente chronique. Tiens ça me fait chaud au cœur. Non au départ je pensais à la vôtre de personne. L'intérêt pour soi c'est primordial non ? Bon cette après-midi, grand soleil sur la place Masséna. Fin de carnaval, les gens en avaient fini avec la gaudriole, ils rentraient chez eux, tranquilles pénards. Et moi je rêvais de moi, comme d'habitude. Je devais m'imaginer en héros grec, ou alors adulé par la foule en sauveur de la révolution. Après les sacrifices du peuple, faut bien un sauveur. J'en étais là quand tout à coup une bande de trois gus hilares me foutent de la bombe qui jette de ces sortes de longs spaghettis colorés. En plein dans l'oreille. Je les aurais massacrés... s'i n'avait pas été trois, et plutôt costauds. Courageux mais pas téméraire. Comme tous les sauveurs du peuple. Bref du coup, le Staline en puissance anéanti à coup de bombe à spaghetti. Dommage que ça arrive un peu tard.

PS : Vous savez comment on fait pour changer la couleur du fond ?