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Le voyageur internautique
28 novembre 2014

19 heures c'est à nouveau l'heure du feuilleton !

maurepas2 n°13

Les tribulations de Maurepas

 

Première partie

Episode n°13

Comment Maurepas avait échappé à la mort, il ne le savait pas vraiment. Un réflexe de survie, peut-être un coup d’œil rapide, pour évaluer tout ce qui avait quelque solidité sur laquelle s’appuyer. La première racine avait cédé, mais elle avait ralenti suffisamment sa chute, pour que la suivante ne s’arrache pas sous le poids du corps glissant parmi les pierres. D’un coup de reins, Maurepas se mit sur le ventre. Les pierres continuaient à dégringoler dans le vide. Il dut la suite de son sauvetage à Petit Pierre. Quand il s’était rendu compte que Maurepas ne le suivait plus, il était revenu sur ses pas. Il lui avait fallu pour cela grimper dans l’anfractuosité de la roche, prendre appui du pied opposé pour se rétablir sur les avant-bras et lancer l’autre jambe pour attraper la protubérance que formait la roche, un peu plus haut. Il était aisé de descendre par ce chemin, il était beaucoup moins praticable dans l’autre sens. C’était un sentier, que les contrebandiers utilisaient surtout pour fuir les gendarmes. Ils abandonnaient leur chargement, en le balançant du haut de la barre rocheuse et ils s’échappaient. Bien plus tard, ils envoyaient les enfants récupérer ce qui pouvait l’être. Car de cette hauteur, la plupart des paquets se déchiquetaient, éparpillant leur contenu sur plusieurs centaines de mètres, dans une zone accidentée. Les marmots aimaient quand cela se produisait, car ce qu’il récupérait était pour eux et ils avaient le droit d’en faire ce que bon leur semblait. Bien souvent, ils le revendaient ou bien l’échangeaient. D’autres plus hédonistes, le gardaient pour leur consommation personnelle.

Le bras de Petit Pierre apparut d’un coup, Maurepas, sans lâcher la racine, s’y agrippa. Il laissa le temps à Petit Pierre d’affermir sa position. A plat ventre sur le sol, l’autre main en appui sur la rocaille, il se calla comme il put. Maurepas essaya de s’appuyer sur sa jambe droite, mais les pierres ripèrent, créant un écoulement continu. Ce fut Petit Pierre qui le hissa, en tira de toutes ses forces. Maurepas gagna quelques centimètres, suffisants pour prendre appui sur de la roche plus solide. Il réajusta sa besace, puis la passa sur l’arrière. Ce qu’il craignait encore plus qu’une dégringolade dans le pierrier, c’était de perdre son précieux chargement. Il aurait préféré mourir déchiqueté par les arêtes tranchantes de la roche en contrebas, plutôt que laisser sa caissette dégringoler. Une fois rétabli au-dessus du dévers, il se faufila à la suite de Petit Pierre dans l’anfractuosité de la paroi.

- Merci gars, mais tu aurais pu prévenir…

- Je croyais que tu connaissais le chemin.

- Uniquement par oui dire, je ne l’ai jamais emprunté.

- La prochaine fois, je te dirai. Mais à partir de là, c’est moins dangereux.

Les deux hommes se glissèrent dans la faille qui striait la roche. Au fur et à mesure qu’ils progressaient, la lumière se faisait ténèbres, et l’humidité plus prégnante. Il fallait faire très attention de ne pas glisser. Une fois dans la pénombre, ils suivirent un petit escalier, sculpté à même la roche. Maurepas avait l’impression de s’enfoncer sous terre, de descendre dans les enfers.

      Feuilleton publié tous les vendredis et les mardis à 19 heures

prochain épisode le mardi 2 décembre

 

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