Journal de voyage in Canadian script : The End
Mardi, peut-être lundi qui peut savoir.
Un voyage ne se termine pas, il se délite, s'éparpille en regrets et déshérences. Je ne sais plus très bien où sont les frontières de ce rêve. Entre une Pologne aux accents violents, un air germanique, une mélodie de larmes et des adieux forcément baignés d'une incomplétude. Il reste un léger parfum acadien, on se demande d'ailleurs ce qu'il vient faire en ce récit. Une liqueur qui saigne de l'érable quand il pleure sur la terre britannique. Et un amérindien, tenant son fils par la main pour aller courir l'ours noir. Il me semble parfois être cet ours idiot qui balaie le sol d'un revers de griffes pour signifier sa peur. Mais y a-t-il seulement un animiste qui se miroite dans la glace de ma salle de bain quand je saisis mon rasoir ? Un Iroquois ou biens un Huron qui pourrait me parler de ma peur.