Journal de voyage in Canadian script : lundi 24 août 2015
Lundi 24
12h17
Animus. Tout élément naturel, minéral, végétal et animal a un esprit. Nous ne lui prêtons pas un esprit, ni une part de nous. Il a un esprit auquel on s'adresse à la condition de s'adresser à sa part inerte pour le minéral à sa partie floréale pour le ligneux du filament. Pour l'animal, son instinct. Une grande part de notre énergie, de notre attention, de notre intelligence y était dédiée. Nous en avons hérité. Pour notre plus grand bonheur et notre plus grand malheur. Depuis nous regardons la nature au travers du prisme de notre imagination...
... Entre elle et nous il y a la vitre qui fait interface, plaçant une représentation biologisante intellectualisée qui fait distance avec l'esprit qui habite la vie. L'animus de l'animisme. Il nous arrive de renouer, de manière exceptionnelle avec cette expérience et nous sommes vidés de nous-même. Émus quand la rencontre avec l'homme qui fait face nous humanise avec la part biologique de notre être, celle qui nous échappe.
20h30
Au final que nous reste-t-il ? Un morceau d'étrangeté coincé au milieu du cœur. Un fond de discontinuité qui nous éloigne un peu plus. Des éclats de paysages aux reflets teintés de brisures. Toi l'étranger, toi la femme à l'enfant, toi la Pologne et ces épisodes de meurtrissures, tout ce fatras mondain me remplit d'une humeur décousue.
Et l'écriture qui se détraque, les mots perdus dans la brillance des écrans, le moi qui s’adresse au moi. La petitesse des phrases. Le pendouillement de l’esprit qui sèche sur sa corde à linge.