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Le voyageur internautique
21 mai 2020

Chronique d’un enfermement : jour 67

Chronique d’un enfermement

La vraie fiction est une affaire de faux-monnayeurs !

Avec en sus un petit somor à  moi...

accès début (jour3)

enfermement coul

J’avais réussi à calmer ma femme en lui racontant des salades. Mais je crois bien qu’elle ne va pas céder sans combattre. Et surtout, heureusement qu’il y avait la présence de Jacques. Le cousin a tempéré les échanges en atténuant chaque passe d’armes d’un clin d’œil appuyé qui se voulait complice, mais de quoi ? J’aurais bien aimé le savoir. Il dort en ce moment dans le canapé du salon. Je n’ai qu’une hâte, qu’il s’en aille voir ailleurs si j’y suis.

A part ce petit contretemps, mon retour dans ma nouvelle vie se passe plutôt bien. J’ai un peu peur de ce qui pourrait atténuer ce bonheur fragile. Par-dessus tout, je crains l’arrivée de la pandémie. Je suis dans la cuisine et j’ai mis la radio. Première bonne nouvelle, il y a plusieurs radios. J’ai utilisé une partie de mon temps à passer de l’une à l’autre, juste pour le plaisir. Autre bonne nouvelle, tout va bien. A peine une poignée de morts dans un accident d’avion et la Chine qui a attrapé la grippe. Pas de quoi fouetter un chat.

Le café est prêt, je suis même aller chercher des croissants et un bouquet de fleurs, histoire de me faire pardonner. Me faire pardonner de je ne sais quoi ! Il faudra quand même que j’appelle le bureau pour en apprendre un peu plus. Je pourrais aussi interroger le gardien, il passe justement l’aspirateur sur le palier. Mais comme c’est une vraie pipelette, il faudra utiliser toute la finesse dont je suis capable.

Saleté de porte, elle fait un foin d’enfer.

- Bonjour monsieur Bortoli, ça va mieux qu’hier on dirait ?

- Oui, oui… j’essaye de lui faire comprendre en chuchotant qu’il faut parler moins fort.

- Madame dort encore ! demande-t-il en ajoutant un clin d’œil appuyé.

Qu’ont-ils donc avec ces clignements, je suis arrivé dans un monde où c’est le nouveau moyen de communication.

- Qu’est-ce que vous pensez de moi ?

- Pardon ?

- Est-ce que vous me trouvez sympathique, agréable…

Et j’ajoute moi aussi un clin d’œil à mon échange.

- Mais pour qui me prenez-vous, je ne suis pas du genre que vous sous-entendez, à bon entendeur !

L’idée n’était pas la bonne.

- Qu’est-ce que tu faisais sur le palier ?

- Rien chéri, je parlais avec le gardien…

- Tu as acheté des croissants et des fleurs, c’est très gentil, mais ne pense pas acheter mon silence avec !

Je commence à croire que ce monde n’est pas plus fait pour moi que l’autre. Je dois m’expliquer avant que ma vie ne devienne un enfer.

- Ecoute, ce n’est pas ce que tu crois, figure-toi qu’il m’est arrivé une chose improbable, j’ai glissé…

- Je sais, à voir ta figure et ton bras, on s’en douterait… Va donc ouvrir, en frappe à la porte !

- C’est le gardien, il se fait des idées sur mes lubies…

- Y a pas que lui ! Va ouvrir, on insiste !

Je me décide à aller accueillir le gardien afin de m’expliquer avec lui sur ce sous-entendu malheureux.

Dans l’embrasure de la porte, ce n’est pas le gardien qui apparaît. Il est un peu plus loin, avec son aspirateur sur le dos. On dirait un cosmonaute. Non, à la place, ce sont deux types. L’un en gabardine grise, l’autre en veston. Le premier tient son portefeuille ouvert dévoilant une carte barrée de trois traits, bleu, blanc, rouge.

- Monsieur Bortoli ? Police judiciaire, vous êtes en état d’arrestation pour le meurtre de Simon Templar.

- C’est une blague, Templar !... C’est pour rire… Le Saint… La série des années 60…

J’essaye de prendre ma femme à témoin, au sujet de la série télévisée, je suis certain qu’elle connaît. Visiblement, elle ne veut rien savoir, elle est fâchée.

- Je ne sais pas de quoi vous voulez parler, mais à partir de maintenant tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.

- S’il s’agit du Simon qui campe près du canal Saint-Denis, c’est dans un autre monde ! Il n’existe pas dans le nôtre… enfin celui que nous partageons vous et moi…

- C’est possible, mais dans le nôtre, comme vous dites, je vous arrête pour l’assassinat d’un jeune homme. En effet, ça s’est passé du côté du canal, prêt de l’écluse. Lieu de rendez-vous fréquenté notamment par les homos !

- Tu aurais quand même pu me dire que tu étais homosexuel !

A cet instant précis, je peux dire une seule chose, je regrette le monde d’avant !

FIN

Pas de suite, car il n’y a plus de demain, enfin si tout continue à aller bien…

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Commentaires
J
encore une anagramme "suivra solitaire"
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O
Jolie anagramme...<br /> <br /> 'Qui suivra solitaire' Kézakwô ?
Répondre
J
et qui suivra solitaire? mmm? Qui ?
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J
l'affliction c'est la fin de la fiction!<br /> <br /> enfin SIMON TEMPLAR -> IMPLANTE ROMS ! C'est quand même fou non?
Répondre
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