Les élucubrations de l'écritureur …
Je me trouvais encore accroché à mon clavier. J'avais jeté ce putain de crayon et la cahier avec. Ca cliquetait à tout va. La radio jouait un air de blues qui disait qu'il fallait prendre son temps avant de sauter du train. Que les plantations sont toutes les mêmes, gorgées de sueur et de terreur où le noir est la couleur du meurtre. Bref je roulais moi aussi dans de mauvais wagons en bois. Le cliquetis régulier des ridelles bercées au gré du défilement des rails me maintenait dans un demi sommeil. Il est des voyages qui ne sont que des défilements. Les villes s'enfuient, les arbres aussi et courent les bosquets. La rivière n'a pas le temps de couler bien longtemps que déjà se profile de nouvelles cabanes dans lesquelles les braves gens attendent des jours meilleurs. Comme moi ils voyagent dans des wagons qui font du surplace. Au final ou prend tous la même direction. Mais laissons cela car aujourd'hui, les mots s’enchaînent et le bruit métallique des touches qui s'enfoncent fait une musique douce qui me rappelle que les trains ne vont jamais bien loin. Jusqu'à la prochaine gare. Et siffle le chef de station, et roule la loco et crache ta fumée pour que encore une fois vive le blues...
Je vous laisse il est temps que je retrouve mes personnages, ils s'impatientent... Ils n'aiment pas que je les abandonne trop longtemps sinon ils font un tapage qui meurtrie ma pauvre cervelle...