À l’ombre du chêne...
La nuit finissait de s’effilocher, l’écran scintillait, en éclats, il vola, propulsé, je fus. Je cherche encore à la comprendre. Qu’y puis-je ? C’est au-delà de moi, et pourtant, c’est en moi. Je voudrais une fois, une seule fois au pied de l’arbre me reposer un peu. Attendre le passeur à la lanterne. Lui sourire, puisqu’il n’y aura rien d’autre à faire. Lui parler est inutile, il sait qu’on est là pour l’autre rive. Celle que depuis longtemps nous savons être, puisque de si nombreuses fois, nous l’avons vu au cours de nos rêveries nocturnes. D’ailleurs que sont les rêves sinon ce fleuve, l’autre berge, et la lanterne en bout de canne, et les reflets multipliés dans ce noir si profond qu’il en devient bleu. Et toi, enfantement du cosmos, de la voûte étoilée, clef d’un éden éthéré, je te devine, partant, dérivant, emportant ce lieu où je me fus étendu un peu, attendant le passeur, espérant le passeur et le craignant aussi. Ce chemin, ce calme, ces couleurs vivent et pourtant automnales et voilà, je sais que je n’ai rien appris, n’est rien peu entendre de ce monde en lequel je suis né. Et puisqu’il en est ainsi, je dois fermer les yeux. Il est grand temps n’est-ce pas ?