Chroniques invertébrées (en forme de Patère)
La tête épuisée par les délires sonores des ondes acoustiques, il se terre au plus près des ocres caverneuses. Le bruissement du vent jette au travers des orgues barbaresques des notes discordantes. Elles appellent de monstrueuses choses, réveillent les cauchemars bienveillants qui emportent l’homme à la pointe le jour. Ils l’emportent et le renversent, le déversent avec les nous autres. Ces feux follets qui courent sur le pourtour des arènes de pierre formant une dentelle rocheuse, fabrique d’un tissu alvéolé. Cet être frêle y retrouve ses humeurs, prisonnières à jamais de calvaires ignorés des dieux. Il est un soldat, il est une chose, il n’est qu’une humaine errance que s’arrachent les ronces, lacérant les chairs. L’écoulement sanguin nourrit les plantations carnivores qui parsèment le vallon. Elles se sont lassées de broyer mouches noires, charançons et lucanes. L’artère de l’homme, la veine noire et le muscle cardiaque régurgitent une danse euphorique crachant par jets successifs des flots rougeoyants. L’humain sait le spectacle proche du dernier acte, il fixe son œil au sommet des orgues. Il y voit les châtaigniers, archidiacres cérémonieux attendant la fin du jugement vociféré par les dieux peuplant les fondrières. Le pauvre diable, espère encore que son nom ne soit pas prononcé, que la sentence ne tombe pas, mais l’éther se charge de lui loger le néant dans la cervelle faisant de son crâne une harpe lugubre que fera chanter le vent d’autan.
Ainsi va l’amble comme le pas du cheval quand il s’éloigne de l’homme et qu’il retrouve en terre espagnole de belles arabesques et la sauvage innocence de ses origines…