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Le voyageur internautique
20 janvier 2018

Le penseur silencieux

psychopéda3

Le penseur silencieux

J’avais trop bu de champagne, ou bien trop mangé de petits fours, bref, je n’étais pas dans mon assiette quand le téléphone a sonné. Le chat a ouvert un œil, mais il n’a pas bougé d’un poil. Si, la queue, mais ça ne compte pas chez les chats. Le réveil n’étant pas très loin de mon nez, j’y découvris l’heure : une heure ! Je commençai par gueuler tout seul dans mon pieu. En réalisant qu’il faisait grand jour, j’arrivai à la conclusion inéluctable et avec un degré d’infaillibilité assez élevé, qu’il n’était pas une heure, mais treize heures. Je sautai du lit, dans ma tête, parce que dans mon corps, je dégringolai sur le sol. Le téléphone étant dans l’entrée, j’entamai le parcours du combattant : enjamber mon jean qui traînait au milieu du salon, sans me prendre les pieds, ni dans le slip, ni dans la chemise. Je n’avais pas bien estimé la distance qui me séparait de mes chaussures, et tout en le recalculant, je m’étalai dans l’entrée, le combiné chopé au vol dans une main et rien dans l’autre. Dans ma précipitation, j’avais parié pour un appel de la belle brune qui m’avait tenu compagnie au Café des Amis. Cruelle déception, en réalité, ce n’était que Bachir. Je laissai échapper un « merde » tonitruant qui ne lui était pas destiné, mais l’était pour le chat qui se faufilait entre mes jambes. Monsieur, d’un pas tranquille, avait décidé d’évacuer les lieux, estimant que l’endroit n’était plus très sûr. Tant bien que mal, je recouvrai un semblant de cohérence argumentative et expliquai la situation à mon ami avant qu’il ne raccroche. Finalement, il compatit à ma misère. Moi aussi, à cause de la tête qui me faisait un mal de chien. Les mojitos étaient décidément très mal dosés. En même temps une énorme dose de rhum pour quatre glaçons et un peu de salade verte dans un verre gigantesque, j’aurais dû me douter que les conséquences seraient terribles. Et en effet elles l’étaient.

- Tu as l’air déçu de m’entendre ? dit Bachir, sur un ton de reproche appuyé.

- Non, je croyais juste que c’était une fille.

- Pas de chance, la prochaine fois, je ferai mieux ! ironisa l’Ostrogoth de Bordurie.

- Bon, laisse-moi le temps de prendre une douche, rappelle dans une demi-heure.

- Tu ne peux pas le faire toi ?

- Non, mon téléphone ne va pas jusqu’à là-bas !

Et surtout, appeler la Bordurie, ça coûte une blinde, mais ça, je le gardais pour moi. Je ne suis pas radin, comme a dit la fille hier, mais je suis près de mes sous. A la réflexion, il y avait peut-être un peu d’ironie dans le propos. Pourtant avec la donzelle, j’ai fait moitié-moitié. Après coup, j’ai bien senti que ça ne passait pas. Afin de rattraper la bévue, j’ai proposé de payer aussi les olives. Je crois que ça n’a rien arrangé. D’ailleurs, que ce soit elle qui rappelle, cela eut été étonnant en y repensant. Deux aspirines plus tard et une bonne douche froide à cause de l’eau chaude qui ne l’est plus - comme le robinet fuit, j’ai coupé l’eau… depuis un mois. A force de remettre au lendemain, je me suis habitué à l’eau froide. Et en cette période elle approche le très froid ! - Donc deux aspirines plus tard, je m’assois dans le salon et j’attends l’appel du Bachir. Comme il ne rappelait pas, j’ai décroché et j’ai composé son numéro. Il doit être de la même tribu que la fille d’hier soir, les Un Tantinet Susceptibles.

- Alors ! que je gueule dans le combiné, histoire de m’assurer que le son aille bien jusqu’à son pays.

- Si tu es de mauvais poil, j’appellerai un autre jour… par exemple jamais ! coupa Bachir

Je sentais que nous étions à deux doigts de la rupture. Le chat a pointé son nez, fait deux tours entre mes jambes en effectuant quelques belles caresses avec son dos arrondi. Sans ménagement, je le repoussai du pied. Il fila en boudant. Pour les croquettes, c’était trop tôt. Je ne sais pas s’il existe une montre pour les chats, mais ce serait une bonne idée d’en inventer une. Histoire qu’ils aient la même heure que nous. J’en étais là de mes pensées, lorsque je me rappelai qu’il était midi passé et que l’heure des croquettes, c’est onze heures. Tant pis, l’animal attendra. Ici, le maître, c’est l’humain, enfin pour ce qui concerne les croquettes !

- T’es plus là, me dit la voix de Bachir issue du combiné qui pendait au bout de mon bras.

Je l’avais oublié celui-là.

- Tu voulais quoi ? Question idiote, parce que Bachir est un psychopédagogue et comme tous les psychopédagogues, la seule chose qui l’intéresse, c’est la ‘psychopéda’ comme ils disent entre eux.

- Figure-toi que je travaille avec un enfant qui ne dit rien.

.../...

suite du texte et texte en entier en KliKanLà

Ivan_Refs

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