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Le voyageur internautique
2 novembre 2019

Psychopédagogie du chemin de fer ...

Psychopéda du chemin de fer

pdcf

Pas de chance, le chat se tenait à carreau. Donc je zonais sur le canapé à contempler l’étendue de mon désespoir. J’en étais réduit à attendre que le chat fasse des conneries, ma savate à la main. Et cet animal, ronronnait tout ce qu’il savait, installé sur le tapis face à l’insert. Des fois, il est vraiment con ce chat, y avait pas de feu dans la cheminée. Il contemplait le rien, le vide absolu. Moi au moins, j’avais lui comme objet de contemplation. Le soleil plombait la cuisine d’une ambiance automnale à vous foutre le bourdon dans le citron. Cinq heures. Encore deux heures avant d’attaquer la choucroute en boîte. J’étais tenté de passer à l’heure anglaise, mais il y avait tout de même une bonne heure à patienter avant d’échanger ma pantoufle contre un ouvre-boîte. Restait le poste à images. Pour foutre le cafard, y a rien de mieux que la télé un samedi après-midi. C’est un coup à se faire sauter le caisson. Comme j’ai du respect pour mon chat, je refuse de lui infliger ce spectacle. Et puis il trouverait encore le moyen de se foutre de ma poire. Et puis je veux pas lui laisser la maison pour lui tout seul. Déjà qu’il squatte pour pas un rond, nourri et blanchi. J’entends vos sarcasmes, un chat n’a pas de linge à laver. Vous rigolez, et la couette dans laquelle il fait ses griffes ! Sans compter mes fringues dans lesquelles il s’enroule. Alors, ces sarcasmes, hein, mollo mollo !

On avoisinait péniblement les 17h15 quand le téléphone sonna.

Ça le fait bien, le coup du passé simple. C’est pour donner un côté surprise. On voit parfaitement la scène : Moi affalé dans le sofa ; sonnerie d’où surprise ; d’où « sonna ». Je fais des progrès incroyables pour conjuguer le suspense au passé ! Enfin, « je », c’est vite dit, parce que mézigue doit vous faire une confidence : ma femme et mon ami le pédagogue à la retraite repassent derrière moi et m’houspillent quand je verbifuge de traviole ! Mais revenons au coup de fil impromptu.

Je décrocha.

Je sais bien que ça le fait moins qu’avec « sonna ». Faut bien que je le laisse un peu de boulot aux deux correcteurs patentés… trices patentées… c’est pour l’écriture inclusive et le respect dû femmes. Dorénavant, je fais dans le politically correct !

Bref j’ai attrapé le combiné et j’ai gueulé « Alliiiiii ! » C’était de la faute à ce crétin de chat. Il avait eu peur et il avait déguerpi entraînant la lampe avec lui. Il a horreur du téléphone. J’ai rattrapé la lampe au vol, le combiné m’a échappé des mains en cours de route, moralité, mon ami Bachir s’époumonait sous le canapé. Une fois la communication rétablie, le Bachir a entamé la causerie par un « Pourquoi tu m’appelles Ali ? » J’ai dit que c’était à cause du chat. J’ai compris que des explications complémentaires allaient être nécessaires, que ça allait prendre un temps fou, alors j’ai opté pour le discours elliptique : « Tu peux pas comprendre, c’est une histoire entre le descendant de Ramsès et moi. Qu’est-ce que tu veux ? » « Je te dérange peut-être ? » J’ai dit oui parce que je ne souhaitais pas avouer que à part lui et le chat, personne me causait. Donc à part lui, parce que la communication féline se résume à « miaou » quand y a plus de croquettes. « Je voulais te parler d’un livre que j’ai lu. Un bouquin d’Ouzilou sur la lecture. » Si y a un truc qui me gonfle c’est bien les causeries sur les méthodes de lecture. La mixte, la syllabique, la phonosystémique, la graphométrique, la globale etc.

Texte en entier plus la lettre à Madame Ouzilou : fôKlikerLà

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